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Le diagnostic sanitaire du pont-aqueduc

Il faut se rendre à l'évidence, le pont aqueduc d'Ansignan est dans un état préoccupant. Depuis de nombreuses années plusieurs désordres sont constatés sur ce monument et ont été signalés à la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC).


En concertation avec la DRAC, un diagnostic sanitaire complet du pont-aqueduc a donc été programmé par la commune en mars 2021. Celle-ci veut afficher sa volonté de restaurer de manière pérenne ce monument. Pour cela, elle a missionné l'architecte du patrimoine Frédéric Martorello du cabinet d'architectes Covalence (Paris), assisté d'une équipe d'ingéniérie du patrimoine (Paris) et d'un géomètre de la société Géopole (Perpignan).


Le diagnostic sanitaire d'un monument historique classé comme celui-ci est un processus de vérification de son état de santé établi par un architecte du patrimoine. Il vise à assurer la conservation et la protection d'un tel édifice, considéré comme un patrimoine culturel important.



Leur rapport final a donc été remis en novembre dernier aux services de l'Etat concernés et à la commune. Le bilan de ces études démontre l’urgence d’une intervention sur le monument. Il a permis de cerner les problèmes, de proposer des interventions, de définir des phases de travaux et leurs estimations financières. Ce rapport est en cours d'analyse et de validation par la Direction régionale des Affaires culturelles (DRAC). Il peut être consulté à la mairie d'Ansignan.



Rappel chronologique:

Une première campagne de travaux a été réalisée dans les années 1975 à 1982 suite au classement du pont-aqueduc aux monuments historiques (1974). L'architecte en chef des monuments historiques responsable de ce chantier avait déjà souligné, à cette époque, la nécessité de poursuivre les travaux de consolidation et de restauration de l'édifice. Il s'agissait principalement de stabiliser les grandes arcades (présence de fissures longitudinales en intrados, disparition des rangées de claveaux côté amont) et de remédier à la faiblesse structurelle de la galerie voûtée et à la désolidarisation d'avant-becs.


Suite à ces préconisation, une seconde campagne de diagnostics et de programmation de travaux a été engagée au cours des années 1994 à 2001. Celle-ci ne s'est malheureusement pas concrétisée suite à l'abandon de ce projet de restauration-consolidation par la municipalité de l'époque (PV du 31/08/2001). Celui-ci était pourtant bien engagé sous la direction d'un architecte en chef du patrimoine, les appels d'offres aux entreprises concernées validés et la plupart des financements acquis.


Diagnostic actuel:

Ce rapport conclut que l'état sanitaire de l'édifice est suffisamment préoccupant pour justifier le lancement d'un projet de consolidation et de restauration pour assurer la durabilité à long terme de l'édifice. Il confirme les observations des années précédentes et l'aggravation des désordres.

L'état de conservation du pont-aqueduc n’est pas homogène, même si l’ensemble présente des désordres identiques. Les dégradations répertoriées peuvent se résumer ainsi :

- L’érosion lente de l’édifice, liée au temps et au vieillissement (altération des matériaux, érosion des joints, croissance de végétation, fragilisation des maçonneries) ;

- Les altérations dues aux fuites du canal (humidité, algues, coulures, végétation) ;

- Les déséquilibres structurels (déformations, fissures, ruptures).

Ces trois types de désordres sont liés. Les problèmes causés par l’érosion et les défauts d'étanchéité du canal fragilisent la structure de l’édifice et menacent sa stabilité.

Le diagnostic met également en évidence des désordres structurels importants au niveau du pont-galerie principalement sur les grandes arches enjambant la rivière. Ces désordres pourraient conduire à des déformations et effondrements de nature à entraîner, à moyen terme, la ruine d’une partie de l’ouvrage.


Les illustrations suivantes sont extraites du rapport sur le Diagnostic sanitaire du pont-aqueduc







Les causes de ces désordres sont donc à traiter en priorité sachant que, par ailleurs, ce monument enjambant le fleuve Agly est soumis à des crues violentes pouvant amplifier ce phénomène de déstabilisation.


Photographie de la crue de l'Agly au niveau du pont-aqueduc d'Ansignan suite à la

tempête Gloria en janvier 2020 (photo Ansigna'Muse).


 

L'architecte du patrimoine considère que l'état du pont-aqueduc d'Ansignan est suffisamment préoccupant pour justifier le lancement d’un projet de restauration et de consolidation d’envergure. L’estimation du coût des travaux est de l'ordre de 1.500.000 € TTC. Ils seront réalisés en 3 tranches d’inégale répartition, en tenant compte des impératifs techniques et de leur urgence mais également des plans de financement.

Exemple de travaux envisagés: insertion de tirants transversaux en inox au niveau de l'extrados des 2 grandes arches.



Le pont-aqueduc étant un Monument Historique classé, la participation de l’Etat sera garantie. La région Occitanie et le Département seront également sollicités.

Un contact a déjà été noué avec la Fondation du Patrimoine qui gère les campagnes de financement participatif auprès des particuliers et un dossier de candidature déposé auprès de la mission Bern "Patrimoine en péril".


Ce patrimoine est un atout de la commune et, au delà, du Fenouillèdes, en termes touristiques, économiques et environnementaux qu’il convient de promouvoir et de valoriser afin de répondre aux attentes du public et des territoires.

Mais c'est aussi à la commune, propriétaire d'un tel monument qu'incombe la responsabilité de son entretien ce qui représente un coût financier important pour une petite commune comme Ansignan.


Ansigna'Muse a participé activement à l'avancement de l'ensemble de ce dossier de restauration-consolidation du monument.




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